L’armée rwandaise a joué « un rôle déterminant » dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), au côté du groupe armé antigouvernemental M23, dans l’offensive qui a conduit à la chute en janvier-février des grandes villes de Goma et Bukavu, selon des experts de l’ONU.
Le rapport semestriel de ces chercheurs mandatés par le Conseil de sécurité des Nations Unies, qui doit être publié dans les prochains jours, intervient quelques jours après la signature vendredi à Washington d’un accord de paix par Kinshasa et Kigali.
Riche en ressources naturelles et notamment en minerais, l’Est congolais est en proie depuis plus de 30 ans à des conflits. Les violences se sont intensifiées au cours des derniers mois dans cette région frontalière du Rwanda, avec une offensive éclair du M23 et des troupes rwandaises (FDR) sur Goma et Bukavu, face à une armée congolaise dépassée.
Ces violences ont fait des milliers de morts, selon le gouvernement congolais et l’ONU, et aggravé une crise humanitaire pour des centaines de milliers de déplacés.
« Les opérations des FDR ont joué un rôle déterminant dans la conquête et l’occupation de nouveaux territoires et villes », soulignent les experts de l’ONU, ajoutant que leurs conclusions se basent sur des photos et des vidéos authentifiées prises notamment par drone, ainsi que sur des témoignages et du renseignement. « Une semaine avant l’attaque de Goma, des responsables rwandais ont confidentiellement informé le groupe (d’experts des Nations unies sur la RDC) que le président (rwandais) Paul Kagame avait décidé de prendre immédiatement le contrôle de Goma et de Bukavu », ajoutent les chercheurs.
Décrivant des « incursions systématiques et massives » à la frontière entre les deux pays, ils mentionnent également un « positionnement en première ligne » des troupes rwandaises ainsi qu’un « engagement direct dans les combats » soutenu par une utilisation d’armes de haute technologie.