Un nouveau processus de médiation a été lancé jeudi 9 mai 2024 à Nairobi au Kenya concernant le Soudan du Sud. Le gouvernement sud-soudanais et des groupes rebelles participent au processus. Ces derniers n’ont pas signé l’accord de paix de 2018 qui avait mis fin à cinq ans de guerre civile. Le pays reste secoué par des conflits armés et touché par une profonde crise économique et humanitaire.
Les groupes non-signataires dénonçaient un accord qui échouait à résoudre les causes profondes du conflit. Une médiation avec le gouvernement existe depuis 2019, sous l’égide de l’association catholique Sant’Egidio. Mais en 2022, Juba a accusé les rebelles de chercher à « gagner du temps pour se préparer à la guerre ». Le dialogue était au point mort. En décembre, le président sud-soudanais Salva Kiir a demandé au Kenya de prendre le relai.
Le président du Soudan du Sud, qui a fait le déplacement à Nairobi jeudi, se dit prêt pour la médiation. « Le Soudan du Sud est prêt à négocier en bonne foi et avec un esprit ouvert. Nous espérons que les groupes d’opposition non-signataires partagent les mêmes convictions et envie de paix pour le Soudan du Sud. »
Pagan Amum, l’un des leaders de ces groupes non-signataires a serré la main de Salva Kiir après avoir pris la parole. Pagan Amum a dénoncé un Soudan du Sud « menacé de sombrer dans le chaos ». Il a insisté sur la nécessité des pourparlers : « Nous sommes les mères et les pères fondateurs de cette nouvelle nation. Notre tâche historique est d’en jeter les bases. Pour y parvenir, nous devons dialoguer, être positifs et surmonter la haine qui a empli nos cœurs. Je pense que c’est notre dernière opportunité et nous devons la prendre au sérieux. »
La médiation a été confiée à l’ancien chef d’état-major des armées kényanes, Lazarus Sumbeiywo. Ce dernier avait négocié l’accord de paix signé en 2005 entre le Soudan et les rebelles sud-soudanais. Un accord qui avait ouvert la voie à l’indépendance du Soudan du Sud six ans plus tard.