En République démocratique du Congo, RDC, le cardinal Fridolin Ambongo a livré un message critique pour la messe de Pâques. L’archevêque de Kinshasa a dénoncé l’insouciance des autorités face aux rebelles du M23.
« Nous savons très bien que notre pays est aujourd’hui un pays en agonie, un grand malade dans un état comateux. La justice est la première instance à bafouer les droits de simples citoyens et nous tenons ici des discours comme si nous étions forts. La réalité est que le Congo n’a pas d’armée. »
Il s’est adressé aux autorités, leur demandant de cesser des actes susceptibles de pousser à la rébellion. « Nous pouvons les traiter de traîtres, ils ont pris la cause de l’ennemi, mais la question de fond, c’est pourquoi ces gens ont-ils agi de cette manière-là ? C’est parce qu’au niveau d’ici, nous continuons à poser des gestes qui blessent les autres, qui fragilisent la communion nationale, qui excluent les autres. »
Le pays a, selon l’archevêque, touché le bas-fond de la souffrance. Mais la RDC n’est pas que victime de ses dirigeants. Le Cardinal a aussi pointé du doigt la voracité des compagnies minières et les visées territoriales expansionnistes de ses voisins.
Le Mouvement du 23 mars
La crise dans le Nord-Kivu s’est intensifiée une nouvelle fois début février 2024. Elle pousse plusieurs milliers d’habitants à affluer dans les camps improvisés à Goma. Selon l’ONU, plus de 1 million de personnes ont dû quitter leurs foyers depuis deux et demi.
Le M23 existe depuis 2012, à la suite de la guerre du Kivu. Il regroupe d’ex-rebelles du Conseil national pour la défense du peuple. Ces derniers réintègrent d’abord l’armée congolaise à la suite d’un accord de paix signé le 23 mars 2009 avec Kinshasa. Ils se mutinent ensuite en avril 2012. Selon les Nations unies, le groupe est soutenu par le Rwanda. De nouveaux équipements, tels que de l’artillerie lourde et des missiles sol-air, ont même été repérés par l’ONU.