Au moins neuf civils ont été tués par des rebelles ADF, Forces démocratiques alliées, dans le nord-est de la République démocratique du Congo, deux jours après une autre tuerie commise par ce groupe armé affilié au groupe État islamique, EI.
Cette attaque a eu lieu mardi vers 19h00 locales dans la localité de Tenambo, située à environ 25 kilomètres au nord de la ville de Beni, dans la province du Nord-Kivu, une zone régulièrement endeuillée par les tueries des ADF, selon les autorités locales.
« Nous déplorons la mort de neuf civils tués, cinq blessés, 15 maisons incendiées », a déclaré à l’AFP le colonel Michel Mbala, commandant de la police du territoire de Beni. Un bilan confirmé par plusieurs sources locales et qui pourrait s’alourdir, selon elles.
A l’origine des rebelles ougandais majoritairement musulmans, les ADF sont implantés depuis le milieu des années 1990 dans le nord-est de la République démocratique du Congo, RDC, où ils ont tué des milliers de civils et multiplient les exactions. Ils ont prêté allégeance en 2019 à l’Etat islamique, qui les présente comme sa « province d’Afrique centrale » Iscap et revendique certaines de leurs attaques.
« Vu le mode opératoire, la façon dont ils ont incendié les maisons et égorgé notre population, nous assimilons directement cette incursion aux ADF », a indiqué à l’AFP Isaac Kavalami, président de la société civile d’Oicha, l’agglomération qui englobe la localité visée par l’attaque.
Des groupes criminels répliquent parfois le mode opératoire des ADF pour maquiller leurs forfaits, mais la police ainsi que le maire d’Oicha ont assuré à l’AFP que ces rebelles étaient bien impliqués dans l’attaque de mardi. Dimanche, les ADF avaient déjà tué 14 civils à Kambi Ya Miba, un village situé à quelques dizaines de kilomètres d’Oicha, selon des sources locales.
Fin 2021, Kampala et Kinshasa ont lancé une opération militaire conjointe contre les ADF, baptisée « Shujaa », sans parvenir jusqu’à présent à mettre fin à leurs exactions. Les opérations ont repoussé ces rebelles dans des zones difficiles d’accès, où les civils se trouvent souvent à la merci de ce groupe aux méthodes particulièrement violentes et au fonctionnement méconnu.