Si le filtrage des candidatures s’est assoupli, il ne bénéficiera pas pour autant à chacun. Difficile de savoir qui, à ce jeu de chaises musicales, pourra s’asseoir en février 2024.
Qui pourra espérer tirer profit de ce new deal ?
En février 2024, le filtrage sera assoupli. Car aux parrainages citoyens s’ajouteront deux autres voies d’accès à la compétition. Ce système vient d’être acté par la commission politique du dialogue national.
D’un côté, il suffira d’être parrainé par 8 % des effectifs de l’Assemblée nationale, soit 13 députés sur 165 ; de l’autre, un candidat sera admissible s’il obtient la caution de 20 % des élus issus des instances exécutives territoriales, soit 120 parrains à trouver parmi les 558 maires et 46 présidents de conseil départemental. Comme dans l’ancien système, chaque parrain ne pourra apporter son soutien qu’à un seul candidat.
L’Alliance pour la République (APR, parti présidentiel) se rassure d’obtenir son ticket, même dans l’hypothèse où l’unité affichée depuis 2012 par les trois principaux membres de la coalition Benno Bokk Yakaar (BBY) volerait en éclats. Même si la mouvance présidentielle a vu sa majorité absolue fondre lors des législatives de juillet 2022, elle totalise néanmoins 82 députés, ce qui lui garantit non seulement de pouvoir parrainer son futur candidat sans l’ombre d’une inquiétude, mais aussi de jouer au faiseur de roi.
Les choses paraissent mal engagées pour certains….
Le PS et l’AFP se trouvent, eux, dans une position plus inconfortable puisque le premier ne dispose que de 5 députés et le second, de 2. Mais l’on pourrait imaginer que Macky Sall, même en cas de candidature autonome de l’un ou l’autre de ses vieux alliés, voire des deux, saurait se montrer magnanime.
L’opposition serait sur la bonne voix…
Dans les rangs de l’opposition, le jeu semble légèrement plus ouvert. Avec 25 députés, les Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (Pastef) n’ont rien à craindre en matière de parrainages parlementaires. L’obstacle qui se dresse sur leur chemin tient plutôt à la situation judiciaire encore incertaine de leur candidat, Ousmane Sonko, qui vient d’être condamné à deux ans de prison ferme au terme d’un procès par contumace.
Nelly BEHANZIN