Ousmane Sonko, a fait publier une vidéo enregistrée avant son arrestation. Il y détaille sa stratégie pour la présidentielle. Le maire de Ziguinchor, en Casamance, veut peser dans le jeu électoral même s’il en est écarté.
Dans cette vidéo, l’opposant semble avoir tout prédit. Il est revenu longuement sur ses démêlés avec la justice sénégalaise, et sur le complot qu’il accuse le président sénégalais, Macky Sall, d’avoir monté contre lui pour l’empêcher de participer à la présidentielle.
« [Le pouvoir] envisage de m’accuser de divers méfaits, de me maintenir en prison avant et pendant les élections, sans envisager ma libération avant la présidentielle », accuse t-il dans la vidéo.
Sa stratégie, il l’a élaborée avant son arrestation. Il a proposé à plusieurs de ses proches, au sein de son parti ou parmi ses alliés, de présenter leur candidature au cas où la sienne serait invalidée.
« Auparavant, nous avions toujours refusé de parler de plan B, pour ne pas donner l’impression que nous avions perdu espoir. Mais comme le dit l’expression, on ne met pas tous ses œufs dans le même panier. C’est cette stratégie que nous avons voulu reproduire en récupérant plusieurs fiches de parrainages. »
Pour Ousmane Sonko, plusieurs alliés se sont faufilés parmi les 20 candidats autorisés à se présenter. Il s’agit notamment de Bassirou Diomaye Faye, Cheikh Tidiane Dieye et Habib Sy.
Il se pourrait que les deux derniers décident de s’effacer pour faire campagne, par procuration, pour Bassirou Diomaye Faye. Le numéro 2 de l’ex-Pastef, les Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité, la formation de Sonko, se trouve, lui aussi, derrière les barreaux. Il est poursuivi pour « atteinte à la sureté de l’État » et « association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste ». Les mêmes charges que son mentor.
Au Sénégal, la campagne présidentielle démarre officiellement le 4 février 2024.