La junte au pouvoir au Mali a annoncé dimanche soir la suspension des cours dans les écoles et les universités, à partir de lundi et pour deux semaines, à cause des difficultés d’approvisionnement en carburant dues à un blocus organisé par les jihadistes.
Les militaires au pouvoir ont également annoncé qu’à partir de dimanche et « jusqu’à nouvel ordre », des restrictions seront faites dans l’approvisionnement en carburant avec une priorité accordée, dans des stations dédiées, aux « véhicules de secours, d’assistance et de transport en commun », dans un communiqué distinct du comité interministériel de gestion des crises et des catastrophes.
Depuis le mois de septembre, le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (JNIM), affilié à Al-Qaïda, organise au Mali un blocus sur le carburant importé des pays voisins, qui perturbe fortement ce pays sahélien enclavé. Le groupe s’attaque aux camions-citernes de carburant venant notamment du Sénégal et de la Côte d’Ivoire, par où transite la majorité des biens importés. « Les cours seront suspendus sur toute l’étendue du territoire national, du lundi 27 octobre au dimanche 9 novembre inclus », indique un communiqué conjoint des ministères de l’Education nationale et de l’Enseignement supérieur. « Cette décision s’explique par des perturbations dans l’approvisionnement en carburant », dit ce communiqué qui annonce un prochain réaménagement des calendriers scolaires et universitaires.
Par ailleurs, des stations « seront dédiées au ravitaillement des véhicules d’urgence dont les ambulances, les corbillards », les véhicules de transports en commun, les bus interurbains et les camions gros porteurs » en plus des véhicules de l’Etat impliqués dans la gestion de la crise, selon le communiqué du comité interministériel qui cite 12 stations retenues dans le district de Bamako. La même mesure sera appliquée « en cas de nécessité dans les régions, par les gouverneurs, poursuit-elle.
Depuis 2012, le Mali fait face à une grave crise sécuritaire nourrie notamment par les violences du JNIM et de l’Etat islamique au Sahel.
Selon le JNIM, le blocus est une mesure de représailles à l’interdiction par les autorités maliennes de la vente de carburant hors stations en milieu rural, où le carburant est transporté dans des jerricanes pour être vendu ensuite. La mesure avait pour but d’assécher les moyens d’approvisionnement des jihadistes, selon les autorités maliennes. La junte, au pouvoir depuis deux coups d’Etat en 2020 puis 2021, peine à endiguer les attaques jihadistes sur le terrain.


