Pour aider dans la lutte contre la propagation des attaques djihadistes dans les pays ouest africains, l’Union européenne (UE) a livré au Ghana 105 véhicules blindés. À l’issue d’un entretien avec le président ghanéen Nana Akufo-Addo à Accra, le chef de la diplomatie de l’UE Josep Borrell a annoncé que les véhicules blindés, livrés ce samedi 28 octobre, seront complétés par des équipements de surveillance aérienne et des systèmes de guerre électronique. « La propagation de l’insécurité du Sahel aux pays du golfe de Guinée n’est plus une crainte. C’est, malheureusement, une réalité. Une réalité à laquelle nos partenaires ne peuvent – et ne devraient pas – faire face tout seuls » a t-il déclaré.
Si le Ghana n’a pas à ce jour recensé d’attaque djihadiste sur son territoire, l’armée béninoise a fait état d’une vingtaine d’incursions en provenance du Burkina Faso depuis 2021. Au Togo voisin, environ 100 civils et 40 militaires ont été tués depuis les premières attaques djihadistes dans le nord du pays fin 2021. Plus tôt cette année, le gouvernement ghanéen a déployé 1 000 soldats et policiers supplémentaires dans la région septentrionale de Bawku, frontalière du Burkina Faso.
Josep Borrell a ajouté que le soutien de l’UE, va également cibler la création d’emplois, notamment dans le nord du Ghana où des tensions ethniques et un taux de chômage élevé ont été identifiés comme un terreau favorable au recrutement de jeunes par les groupes djihadistes. L’UE a précisé que l’appui au Ghana faisait partie d’une enveloppe de 616 millions d’euros destinée à renforcer la défense et la sécurité de ces quatre pays côtiers du golfe de Guinée.
Dorcas GANMAGBA