Les manifestations prévues jeudi, vendredi et samedi à Lomé par l’opposition et un groupe de la société civile sont interdites. Elles avaient pour but de protester contre la nouvelle révision constitutionnelle.
Dans un courrier, le ministre de l’Administration territoriale, Hodabalo Awaté, souligne que la déclaration de manifestation n’a pas été faite dans un « délai de cinq jours ouvrables exigé par la loi avant la tenue de toute manifestation ». Par ailleurs, l’itinéraire choisi pour les manifestations « viole clairement » les textes, ajoute le ministre.
Au Togo, les manifestations de rues sont interdites depuis 2022, après une attaque au grand marché de Lomé. En effet, lors de cette attaque, un gendarme a été tué.
La nouvelle constitution adoptée fin mars par les députés suscite une forte tension politique. La réforme vise à faire passer le pays d’un régime présidentiel à un régime parlementaire. Elle est contestée par l’opposition et la société civile. Cette dernière la qualifient de « coup d’Etat constitutionnel ». L’opposition y voient aussi une manœuvre du président Faure Gnassingbé pour se maintenir au pouvoir.
Devant le tollé provoqué par la réforme, le président a demandé que le texte soit examiné à nouveau à l’Assemblée. Il a également décidé de reporter les élections législatives et régionales prévues le 20 avril, sans fixer de nouvelle date.
Les députés togolais ont entamé lundi une « tournée d’information et d’écoute des populations » pour calmer les tensions.