Le Soudan du Sud a annoncé lundi la levée du couvre-feu nocturne imposé au début du mois après qu’une manifestation anti-soudanaise dans la capitale Juba a dégénéré en pillages.
Il y a dix jours, des manifestations avaient éclaté dans la capitale Juba à la suite d’informations selon lesquelles 29 Soudanais du Sud avaient été tués lors d’affrontements au Soudan voisin. Elles avaient ensuite dégénéré en pillages de commerces appartenant à des Soudanais. « Maintenant, la situation est calme et s’est normalisée. C’est pourquoi le couvre-feu est levé », a indiqué le porte-parole de la police John Kassara.
Le Soudan du Sud avait instauré le 17 janvier un couvre-feu nocturne, au lendemain de la mort de plusieurs personnes à l’issue d’une manifestation ayant dégénéré en pillages de commerces appartenant à des Soudanais, qui se sont propagés à d’autres villes du jeune pays frappé par une instabilité chronique.
La police avait tiré des coups de feu jeudi soir pour disperser un rassemblement organisé dans la capitale Juba pour protester contre des informations faisant état du meurtre récent de 29 citoyens sud-soudanais à Wad Madani, dans l’Etat d’Al-Jazira au Soudan voisin en proie à la guerre, qui avait dégénéré en pillages de commerces appartenant à des Soudanais. « L’incident a entraîné des tirs » qui ont fait « trois morts et sept blessé », avait déclaré le porte-parole de la police, le colonel John Kassara. La Mission des Nations unies dans le pays (Minuss) avait appelé « au rétablissement immédiat du calme après une flambée de violence qui a fait un nombre non vérifié de victimes ».
Le Soudan du Sud a obtenu l’indépendance du Soudan en 2011 mais est depuis frappé par l’instabilité chronique, les luttes de pouvoir, la corruption et les conflits ethniques locaux. En 2013, le plus jeune pays du monde a plongé dans une guerre civile meurtrière opposant les rivaux Salva Kiir et Riek Machar, faisant plus de 400.000 morts et des millions de déplacés.
Le Soudan est de son côté en proie à une guerre, depuis avril 2023, opposant l’armée dirigée par le général Abdel Fattah al-Burhane aux paramilitaires des Forces de soutien rapide, FSR, menés par son ancien allié, le général Mohamed Hamdane Daglo. Le conflit a tué des dizaines de milliers de personnes, déplacé 12 millions de personnes, et des centaines de milliers de personnes sont victimes de la famine.
