Le président du Liberia, Joseph Boakai, a présenté samedi les excuses de l’Etat pour la violence et les traumatismes causés par les deux guerres civiles qu’a connues le pays.
Le chef de l’Etat a effectué cette démarche lors d’une cérémonie de réconciliation dans la capitale, Monrovia, quelques jours après avoir participé à un hommage posthume aux anciens présidents Samuel Doe, torturé et tué au début de la guerre civile, et Williamn Tolbert, assassiné en 1980 quand le premier avait mené un coup d’Etat. « A cette occasion historique, je présente des excuses formelles de la part de l’Etat », a-t-il déclaré. « A chaque victime de notre guerre civile, à chaque famille brisée, à chaque rêve fracassé, nous disons: nous en sommes désolés », a-t-il ajouté.
Deux guerres civiles ont dévasté le Liberia entre 1989 et 2003, coûtant la vie à environ 250.000 personnes et causant massacres, mutilations, viols, et un large recours aux enfants soldats.
Le pays n’a pas à ce jours jugé les responsables de crimes commis durant ces conflits. Une Commission de la vérité et de la réconciliation a appelé en 2009 à la création d’un tribunal pour juger les crimes de guerre, mais celui-ci n’a pas vu le jour, notamment parce que nombre de responsables présumés de ces crimes restent influents dans la politique nationale.
Joseph Boakai a appelé samedi à « mettre en oeuvre les recommandations clés de la Commission de vérité et de réconciliation ». « Il n’y a pas une famille libérienne qui n’ait été touchée par la douleur, la violence et l’injustice qui ont hanté notre nation », a-t-il dit.