Le Niger a accusé samedi le Bénin d’avoir « kidnappé » cinq de ses ressortissants en mission dans ce pays pour contrôler le chargement de pétrole et « entend prendre toutes les dispositions » pour obtenir leur libération.
Mercredi, une équipe de la société pétrolière chinoise Wapco-Niger « en mission officielle de supervision des contrôles de chargement a été kidnappée par les autorités béninoises et est gardée en otages. », indique un communiqué du régime militaire nigérien. « Le Niger entend prendre toutes les dispositions pour obtenir la libération sans conditions de ses citoyens pris en otages, défendre ses droits et préserver ses intérêts vitaux.», précise le communiqué.
Le Niger affirme que ses ressortissants arrêtés sont Aminou Hadizatou Ibra, directrice générale adjointe de Wapco-Niger, et quatre cadres de la compagnie.
Niamey accuse le président béninois Patrice Talon de multiplier « les violations des accords que son pays a souscrits en usant de subterfuges. ». Il le tient « pour seul responsable (…) de toute violation de l’intégrité physique et morale de ses citoyens. » retenus au Bénin.
Les relations entre les deux voisins sont tendues depuis le coup d’Etat à Niamey. Depuis, un bras de fer s’est installé avec pour point d’achoppement l’ouverture de leur frontière commune et le chargement du pétrole nigérien dans les eaux béninoises au port de Sèmè Kpodji via l’oléoduc géant inauguré en novembre et géré par Wapco, filiale de la compagnie nationale chinoise du pétrole CNCP.
La tension est encore montée d’un cran avec l’annonce au Bénin de l’arrestation des cinq Nigériens au port de Sèmè-Kpodji. Ces derniers s’étaient introduits sur le site sans décliner leur identité, selon la justice béninoise.
Malgré la levée des sanctions régionales, le Niger refuse de rouvrir sa frontière avec le Bénin.
Seul passe le brut produit au Niger et acheminé au Bénin par pipeline. Ce pétrole est essentiel pour les économies des deux pays et pour l’entreprise chinoise qui l’exploite.