Les avocats de Guinée ont entamé mardi une grève de deux semaines pour protester contre « les arrestations arbitraires » dans ce pays ouest-africain dirigé par une junte, a annoncé l’Ordre de la profession.
Les avocats entendent « protester contre les arrestations arbitraires et autres kidnappings suivis de détentions au secret de citoyens guinéens », a déclaré mardi à la presse leur porte-parole, Gabriel Kamano. Deux responsables d’un mouvement citoyen réclamant le retour des civils au pouvoir, Oumar Sylla, plus connu sous le nom de Foniké Menguè, et Mamadou Billo Bah, ont été arrêtés le 9 juillet. Ces arrestations sont les dernières en date d’une longue série depuis que le colonel Mamadi Doumbouya a pris le pouvoir par la force en septembre 2021.
La grève doit durer jusqu’au 31 juillet, selon le procureur du tribunal, Algassimou Diallo. Cette date correspond au jour du jugement pour le procès du massacre du 28 septembre 2009 en Guinée. Les accusés, dont l’ex-dictateur Moussa Dadis Camara, répondent d’assassinats, actes de torture, viols, enlèvements et séquestrations, incendies et pillages commis en masse le 28 septembre 2009 et les jours suivants. Le procureur avait requis fin mai la réclusion criminelle à perpétuité contre lui et six autres accusés, ainsi que la requalification des faits en crimes contre l’humanité.
Au moins 156 personnes ont été tuées et des centaines blessées dans la répression d’un rassemblement de l’opposition dans un stade de Conakry et ses environs, selon le rapport d’une commission d’enquête internationale mandatée par l’ONU. Au moins 109 femmes ont été violées.