La répression des manifestations en Guinée a fait au moins 47 morts. Il s’agit en grande majorité de jeunes. Ces répressions durent depuis la prise du pouvoir par les militaires en septembre 2021. Amnesty International en a fait le bilan dans un rapport publié ce mercredi 15 mai.
Plus de 75% des 47 personnes tuées avaient moins de 25 ans. 40% étaient des mineurs de moins de 18 ans, précise le rapport. Il affirme qu’il a un nombre plus élevé de blessés lors de manifestations. Entre 2019 et 2021, au moins 66 personnes avaient déjà été tuées. Les répressions avaient principalement lieu lors de rassemblements d’opposition. Cette dernière s’insurgeait contre le projet de réforme de la constitution initié par Alpha Condé pour un troisième mandat.
Amnesty International assure que la répression a continué sous le régime du Comité national du rassemblement pour le développement. Le colonel Mamadi Doumbouya qui a renversé le président Condé en 2021, dirige ce comité.
Le pouvoir militaire a interdit toute manifestation depuis 2022. Il a fait arrêter, engagé des poursuites ou poussé à l’exil un certain nombre de dirigeants de l’opposition. La junte a également prononcé la dissolution d’un collectif en première ligne contre Alpha Condé. Outre la répression, elle a restreint l’accès à internet pendant trois mois, supprimé des chaînes de télévision et brouillé des fréquences radio.
« Depuis 2019, il y a eu peu de condamnations de membres des forces (…) de sécurité pour usage illégal de la force.», déplore Amnesty.
Le Premier ministre Amadou Oury Bah a affirmé que la junte devrait rester au pouvoir au moins jusqu’en 2025.