L’idée d’un retour de Guillaume Soro en Côte d’Ivoire, semble s’évaporer. Après leurs appels téléphoniques de fin mars, le président ivoirien estime, avoir des raisons de douter de Guillaume Soro.
Selon des sources proche du président, le dialogue entre Alassane Ouattara et Guillaume Soro est de nouveau rompu. Le président estime que l’ancien président de l’Assemblée nationale ne joue pas franc-jeu. En janvier, à Abidjan, un ex-rebelle des Forces nouvelles est arrêté . Cette arrestation dévoile un réseau d’une cinquantaine de jeunes. Tous ont été recrutés par des proches de Guillaume Soro pour déstabiliser de la Côte d’Ivoire depuis le Burkina Faso. L’affaire, révélée par Jeune Afrique le 3 mai, est prise au sérieux par les autorités ivoiriennes. Alassane Ouattara aurait aussi découvert que Guillaume Soro a menti sur son lieu de résidence. Ce dernier affirmait être en Afrique australe alors qu’il était en réalité en Afrique de l’Ouest.
La reprise de contact entre Alassane Ouattara et Guillaume Soro avait suscité des réactions diverses. Au sein du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix, le parti présidentiel, le secrétaire exécutif Ibrahim Cissé Bacongo avait salué l’initiative. Mais certains proches de l’ancien Premier ministre lui conseillent la prudence, tandis que d’autres n’hésitent pas à critiquer Alassane Ouattara sur les réseaux sociaux.
Ouattara – Soro
Des tensions existent entre Alassane Ouattara et Guillaume Soro depuis près de cinq ans. L’ancien leader étudiant avait quitté la Côte d’Ivoire en février 2019 pour préparer sa candidature à l’élection présidentielle. Il était accusé de « tentative d’atteinte à l’autorité de l’État et à l’intégrité du territoire national ». Guillaume Soro n’avait finalement pas pu se présenter à la présidentielle. Après la réélection de Ouattara, en 2020, Guillaume Soro avait publiquement appelé l’armée ivoirienne à « agir » contre la « dictature clanique d’Alassane Ouattara ».
Cette sortie avait suscité l’ire de la présidence ivoirienne. Visé par un mandat d’arrêt international émis par la justice ivoirienne, le fondateur de Générations et peuples solidaires (GPS) a vécu dans la quasi-clandestinité pendant près de quatre ans. En novembre dernier, il avait fait une apparition publique très remarquée à Niamey, où il avait été reçu avec tous les honneurs par le président de la transition, le général Abdourahamane Tchiani. Il est depuis installé entre la capitale nigérienne et Bamako.
Pour l’heure, l’ex-premier ministre est toujours sous le coup d’une condamnation à la prison à la perpétuité de la cour d’assises d’Abidjan de juin 2021 pour « complot » et « tentative d’atteinte contre l’autorité de l’État ». Sa résidence à Abidjan ainsi que certains de ses biens ont été confisqués par l’État ivoirien.