Au Burkina Faso, 10 ans après que la loi d’amnistie ait été envisagée comme un simple projet lors de la crise de 2015, elle a été approuvée par le parlement sous la junte militaire.
Cette loi offre une grâce aux auteurs du putsch manqué de 2015, notamment les généraux Gilbert Diendéré et Djibril Bassolé, condamnés à des peines lourdes. Elle permet leur réintégration sous condition : les bénéficiaires devront manifester leur volonté de participer à la défense du territoire face aux défis sécuritaires.
En 2015, dans la tourmente post-transition, la perspective d’une amnistie semblait surtout un moyen de sortie de crise. Elle suscitait une indignation générale, qualifiée par certains de « rançon à la prise d’otages ». À l’époque, cette proposition faisait face à une forte opposition des mouvements citoyens et de certains partis politiques, voyant dans cet acte un recul face aux idéaux de justice.
Aujourd’hui, la donne a changé. La loi adoptée prévoit non seulement de gracier les anciens putschistes, mais elle les intègre dans une démarche de réconciliation nationale.
Selon des politologues, ce tournant illustre la volonté du Burkina Faso de dépasser les clivages politiques et militaires pour bâtir un avenir résilient. Une avancée audacieuse, mais dont l’impact sur la cohésion nationale reste à évaluer.