Burkina Faso : des avocats dénoncent la « détention illégale » d’un confrère

Publié le:

Un collectif d’avocats de huit pays a dénoncé la « détention illégale » d’un confrère burkinabè et figure de la société civile, Me Guy Hervé Kam, écroué depuis plus d’un an à la prison militaire de Ouagadougou pour sa participation présumée à un « complot », dans un communiqué.

Au Burkina Faso, le régime militaire issu d’un coup d’Etat perpétré en septembre 2022 et dirigé par le capitaine Ibrahim Traoré est régulièrement accusé de réprimer des personnalités considérées comme hostiles au pouvoir. Le collectif d’une vingtaine d’avocats a appelé « les autorités judiciaires militaires à mettre instamment fin à la détention illégale de maître Kam Guy Hervé Rommel », dans un communiqué daté de mercredi. Ils sont originaires du Burkina, du Tchad, du Niger, du Sénégal, du Mali, du Bénin, des Comores et de la France. « Nous dénonçons un déni de justice intolérable, dont l’unique but est de maintenir maître Kam Guy Hervé Rommel en prison, même en l’absence de toute base légale, en contradiction avec l’État de droit et la justice », ont-ils écrit.

Me Guy Hervé Kam, célèbre avocat burkinabè et chef du mouvement de la société civile Sens (Servir et non se servir), a d’abord été arrêté la nuit du 24 au 25 janvier 2024 à l’aéroport de Ouagadougou, la capitale du Burkina Faso, par des hommes en tenue civile, puis détenu dans les locaux de la sûreté d’Etat pendant quatre mois. Kam est également le cofondateur du mouvement Balai citoyen, qui avait joué un rôle capital dans la chute du régime de l’ancien président Blaise Compaoré en 2014. Il est aussi connu pour avoir été l’avocat de la famille de l’ex-président Thomas Sankara (1983-1987), tué lors d’un coup d’Etat.

Le 7 mars, un tribunal avait ordonné sa libération immédiate, une décision confirmée le 23 avril en appel. Libéré le 29 mai, il a aussitôt été de nouveau arrêté et inculpé le lendemain pour « complot et association de malfaiteurs ». Libéré sous contrôle judiciaire le 10 juillet, il est ensuite interpellé puis écroué à la prison militaire pour le même motif.

Jean LHUILLERY
Jean LHUILLERY
Journaliste

Partager:

S'abonner

spot_imgspot_img

Populaire

Plus d'articles similaires
Articles Similaires

Présidentielle ivoirienne : des partis d’opposition appellent à manifester « tous les jours »

Les deux principaux partis d'opposition en Côte d'Ivoire ont...

Présidentielle au Cameroun : Paul Biya grand favori pour un 8e mandat

Les électeurs camerounais votaient dimanche pour l'élection présidentielle pour...

Madagascar : un contingent militaire dit prendre le contrôle des forces armées

Un contingent de l'armée malgache a affirmé dimanche avoir...

Côte d’Ivoire : la police disperse une manifestation interdite

La police ivoirienne a fait usage de gaz lacrymogènes...