Burkina Faso : Bassirou Badjo, figure de la société civile, enlevé à Ouagadougou 

Publié le:

Bassirou Badjo, une figure de la société civile du Burkina Faso, a été enlevée mercredi à Ouagadougou par des « individus se présentant comme des agents » de l’Etat.

« Ce 21 février dans l’après-midi », Bassirou Badjo, « administrateur en poste à la Direction générale de la solidarité nationale et de l’assistance humanitaire (DGSAH) sise à Ouagadougou, a été enlevé sur son lieu de travail », a annoncé le Balai citoyen, mouvement contestataire dont il fait partie. 

Les auteurs de l’enlèvement sont « des individus se présentant comme des agents de la sûreté de l’Etat » et l’ont emmené vers « une destination inconnue », a ajouté le Balai citoyen, qui exige  sa libération.

Mardi, Rasmane Zinaba, un autre militant du mouvement, avait également été enlevé à son domicile par des personnes en civil et armées, avant d’être emmené dans « un lieu jusque-là inconnu », avait écrit le mouvement le jour de cet enlèvement, exigeant aussi sa  libération sans délai.

Piliers du Balai citoyen, mouvement d’insurrection populaire qui avait mené à la chute du régime de l’ancien président Blaise Compaoré en 2014, Bassirou Badjo et Rasmane Zinaba avaient tous deux été réquisitionnés par le régime militaire burkinabè pour lutter avec l’armée contre les violences jihadistes qui minent le pays. Rasmane Zinaba avait saisi la justice pour faire annuler cette réquisition.

Plusieurs cas d’enlèvements de voix considérées comme hostiles au régime militaire, ont été rapportés ces derniers mois à Ouagadougou.

Selon l’ONG Human Rights Watch, plusieurs dissidents ont été « réquisitionnés » pour « participer » à la lutte antijihadiste.

Certains, à l’image de l’ancien ministre des Affaires Etrangères Ablassé Ouedraogo, ou le militant des droits de l’Homme Daouda Diallo sont réapparus en février dans une vidéo non datée où on les voit manier des armes, en treillis, dans un paysage de brousse.

Le 15 février, les avocats du Burkina Faso avaient observé un arrêt de travail, pour exiger la libération d’un de leurs confrères, Guy Hervé Kam, enlevé fin janvier et détenu par les autorités burkinabè.

Le Burkina Faso est confronté depuis 2015 à des violences jihadistes attribuées à des mouvements armés affiliés à Al-Qaïda et au groupe Etat islamique qui ont fait près de 20 000 morts et plus de deux millions de déplacés internes.

Dorcas GANMAGBA
Dorcas GANMAGBA
Journaliste, Rédaction en Chef

Partager:

S'abonner

spot_imgspot_img

Populaire

Plus d'articles similaires
Articles Similaires

Kenya : un homme transportant le corps mutilé d’une femme arrêté

Un homme transportant un sac chargé d'une partie d'un...

Face au terrorisme, l’ONU et l’Afrique appellent à une stratégie collective

Lors d’une réunion du Conseil de sécurité à New...

RDC : nouvelle avancée du M23 dans l’Est

L'armée congolaise a reconnu "une percée" mardi du M23...

Bientôt une force unifiée de 5.000 hommes pour le Niger, le Mali et le Burkina

Une "force unifiée" de 5.000 soldats des armées du...