Du 7 au 24 juillet au festival d’Avignon, le premier champion olympique noir africain sera à l’honneur à travers une pièce de théâtre tirée du roman éponyme. Elle retrace la course mythique de ce héros d’Afrique.
Dans une pièce de théâtre, se transpose les années 1960 pour faire revivre l’une des courses les plus mythiques de l’histoire des Jeux olympiques. L’objectif est surtout se remémorer ces moments sportifs intenses mais aussi rendre hommage à un symbole africain qui aura marqué les esprits en donnant une dimension politique à sa passion.
Contexte
Nous sommes à Rome, le 10 septembre 1960. L’Éthiopien Abebe Bikila devient le premier africain subsaharien à être sacré champion olympique en pulvérisant le record du monde au terme d’un marathon qu’il terrasse en deux heures, 15 minutes et 16 secondes. Une victoire aux allures de revanche. Ce soldat et fils de berger jusqu’alors inconnu, repéré par un coach suédois (Onni Niskanen), franchit la ligne d’arrivée pieds nus et tête haute sous l’Arc de Constantin, à l’endroit même d’où étaient parties un quart de siècle plus tôt les troupes fascistes de Mussolini pour envahir son pays. Le symbole est fort. « L’Afrique court avec toi, Abebe », répète à l’envi son entraîneur sur les planches.
La particularité de cette pièce….
La course se substitue à la danse, là aussi dans un motif répétitif. Le festival d’Avignon ne va pas seulement vibrer au rythme du battement de cœur, mais aussi de cadences. C’est à la fois un rappel de souvenir histoire qu’un moment de danse inouïe. « J’ai beaucoup observé les marathoniens sur les quais de la Loire pour reproduire leurs gestes », détaille Timothé Ballo, danseur orléanais d’origine malienne, vu dans Bintou Wéré, un opéra du Sahel, chorégraphié par Germaine Acogny. Le spectateur est donc pris dans une cadence folle.
Même si le parcours d’Abebe Bikila tient du romanesque, il sera deux fois champion olympique avant d’être victime d’un accident de voiture à la suite duquel il perdra l’usage de ses jambes. Contre tout attente, il va remporter en fauteuil roulant le tournoi de tir à l’arc des Jeux de Stoke Mandeville, avant de mourir d’une hémorragie cérébrale à 41 ans.
Nelly BEHANZIN