L’émissaire des Nations unies pour le Sahara occidental, Staffan de Mistura, est arrivé jeudi dans les camps des réfugiés sahraouis à Tindouf en Algérie pour rencontrer des responsables du Front Polisario, a indiqué l’agence de presse sahraoui SPS.
Le Sahara occidental, situé sur la côte atlantique et bordé par le Maroc, la Mauritanie et l’Algérie, est considéré comme un « territoire non autonome » par l’ONU.
Le Maroc, qui contrôle près de 80% de cette ancienne colonie espagnole, propose un plan d’autonomie sous sa souveraineté, tandis que les indépendantistes du Polisario, soutenus par l’Algérie, réclament un référendum d’autodétermination, prévu par l’ONU lors de la signature en 1991 d’un cessez-le-feu, mais jamais concrétisé. Staffan de Mistura doit s’entretenir notamment avec le chef du Polisario Brahim Ghali, selon cette source.
Cette visite « s’inscrit dans le cadre de la préparation d’un briefing » de Staffan de Mistura. de Mistura devant le Conseil de sécurité, le 16 octobre, a précisé à l’agence de presse officielle algérienne APS, le représentant à l’ONU du Polisario, Mohamed Sidi Omar.
Début août, le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres s’était dit vivement préoccupé par la dégradation de la situation au Sahara occidental, dans un rapport demandé par l’Assemblée générale de l’ONU, où il appelait à éviter « toute nouvelle escalade ». Ce rapport, qui porte sur la période du 1er juillet 2023 au 30 juin 2024, avait été préparé avant que la France n’annonce fin juillet le renforcement de son soutien au plan d’autonomie marocain pour le Sahara occidental comme « seule base » pour résoudre le conflit, qui a provoqué la colère d’Alger.
Avec son riche sous-sol minier et ses côtes poissonneuses, le Sahara occidental est le seul territoire du continent africain dont le statut post-colonial reste en suspens.
Après près de 30 ans de cessez-le-feu, les hostilités entre le Polisario et le Maroc ont repris depuis la mi-novembre 2020 à la suite du déploiement de troupes marocaines dans une zone tampon de l’extrême sud du Sahara occidental pour en déloger des indépendantistes. Nommé en octobre 2021, M. de Mistura s’est rendu plusieurs fois dans la région pour rencontrer les différents acteurs sans que le processus politique ne reprenne.