Les tunisiens protestent contre la détérioration de la situation sociale et économique. Des milliers de personnes se sont réunies samedi à l’appel de l’Union générale tunisienne du travail, UGTT, devant le siège du chef du gouvernement à Tunis.
« La situation économique et sociale ne cesse de s’aggraver », a affirmé le secrétaire général de la principale centrale syndicale, Noureddine Taboubi. Il a souligné que la capacité de l’Etat à rembourser ses dettes extérieures en 2023 s’est faite au détriment du peuple et de la rareté des produits de base.
L’économie tunisienne est à l’arrêt avec seulement 0,4% de croissance en 2023 et un taux de chômage atteignant 16,4% à la fin de l’année dernière, selon l’Institut national de la statistique. Le taux de chômage était de 15,2% fin 2022. Le pays est aussi secoué par des tensions politiques depuis le coup de force par lequel le président Kais Saied s’est octroyé les pleins pouvoirs en juillet 2021.
Traversant une grave crise financière, Tunis avait conclu en octobre 2022 un accord avec le FMI pour un prêt de deux milliards de dollars mais les négociations se sont enlisées quand le président a rejeté les réformes préconisées par le Fonds monétaire international.
La Tunisie connaît un taux d’inflation élevé, alimenté par la hausse des prix des céréales et de l’énergie liée à l’invasion russe de l’Ukraine.