Togo : nouvelle arrestation du rappeur critique du pouvoir Aamron

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Un célèbre rappeur togolais critique du pouvoir, Aamron, a de nouveau été interpellé vendredi à son domicile à Lomé par la police, a indiqué son avocat, deux jours après l’arrestation d’une ancienne ministre, elle aussi une voix dissidente.

La première interpellation d’Aamron, en mai, avait déclenché des manifestations meurtrières qui dénonçaient aussi la hausse du prix de l’électricité et la révision constitutionnelle permettant au dirigeant Faure Gnassingbé, 59 ans, de consolider son pouvoir à la tête du pays. « Aamron a été arrêté vendredi matin à son domicile et placé en garde-à-vue » notamment pour « trouble aggravé à l’ordre public, appel au soulèvement populaire et incitation de l’armée à la révolte », a affirmé Me Célestin Agbogan.

Le 30 août, le rappeur avait marché dans son quartier pour soutenir un appel à manifester, qui n’avait pas été suivi, avant d’être bloqué par les forces de l’ordre. Aamron, à l’état civil Narcisse Essowè Tchalla, avait déjà été arrêté fin mai, puis libéré en juin d’un hôpital psychiatrique où il a dit avoir été interné de force, après avoir présenté des excuses à Faure Gnassingbé. Son arrestation avait été l’un des déclencheurs de manifestations fin juin, au cours desquelles au moins sept personnes ont été tuées, selon des organisations de la société civile.

L’arrestation du rappeur intervient deux jours après de celle d’une ancienne ministre des Armées, critique virulente du pouvoir depuis quelques mois.

Marguerite Gnakadè, ministre entre 2020 et 2022 et belle-soeur de Faure Gnassingbé, a été interpellée mercredi à son domicile à Lomé, selon une source policière.

Elle avait publié ces derniers mois plusieurs tribunes pour dénoncer la gestion de M. Gnassingbé, au pouvoir depuis 2005, qu’elle a appelé à démissionner dans une vidéo abondamment relayée sur les réseaux sociaux.

L’ancienne ministre avait également marché le 30 août dans son quartier pendant quelques minutes, avant d’être stoppée par les forces de l’ordre. Fin août, un regroupement d’organisations de la société civile togolaise, Tournons la page-Togo (TLP-Togo), avait dénoncé l’arrestation de deux de ses membres.

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