Togo : important déploiement des forces de l’ordre à Lomé après la dispersion de manifestants

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Des gendarmes et policiers étaient déployés en force vendredi dans plusieurs endroits de la capitale togolaise Lomé, après avoir dispersé plus tôt dans la journée des manifestants qui protestaient contre le régime. Des forces de l’ordre étaient visibles aux abords de plusieurs grands carrefours de la capitale et dans certaines rues de quartiers réputés être des fiefs de l’opposition.

Les manifestations sont rares au Togo ces dernières années. Dans la matinée, quelques dizaines de manifestants ont été dispersés au gaz lacrymogène dans certains quartiers, notamment près de la présidence.

Dans la nuit de jeudi à vendredi, d’autres manifestants, pour la plupart des jeunes, ont sillonné certaines artères de la ville pendant plus de deux heures, avant d’être eux aussi dispersés au gaz lacrymogène. Des journalistes qui couvraient les manifestations ont été brièvement interpellés et contraints par les forces de l’ordre d’effacer leurs images.

Le Togo est dirigé depuis 2005 par le président Faure Gnassingbé, successeur de son père resté près de 38 ans à la tête du pays. Faure Gnassingbé a récemment consolidé son pouvoir après une réforme constitutionnelle qui a mis en place un régime parlementaire, dont il occupe la plus haute fonction.

L’appel à manifester avait été lancé sur les réseaux sociaux par des jeunes et des militants de la société civile, pour protester contre des arrestations de voix critiques, la hausse du prix de l’électricité et la réforme constitutionnelle.

Le gouvernement a, dans un communiqué publié vendredi, mis en garde les auteurs des « messages audiovisuels diffusés et relayés, appelant à un soulèvement populaire contre les institutions de la République ».

« Le fait d’utiliser les technologies de l’information et de la communication ou d’agir en bande organisée en vue de commettre des infractions constitue, au regard de la législation togolaise, une circonstance aggravante entrant dans la détermination des sanctions applicables aux auteurs et complices desdites infractions », ont souligné les autorités.

Jeudi, l’appel à manifester s’était intensifié après la réapparition dans une vidéo du rappeur Aamron, critique envers le pouvoir, 10 jours après son arrestation à son domicile. Il avait notamment appelé à manifester le 6 juin, pour célébrer de façon ironique l’anniversaire de Faure Gnassingbé.

Dans la vidéo de jeudi, il s’est excusé envers Faure Gnassingbé et a dit être en hôpital psychiatrique pour « dépression aggravée ». Un autre activiste togolais, Honoré Sitsopé Sokpor, alias « Affectio », est incarcéré depuis janvier suite à la publication d’un poème sur les réseaux sociaux.

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