Plus de 3,4 millions de personnes sont en situation critique au Tchad. Elles ont un besoin « urgent » d’une réponse humanitaire, selon Action contre la faim, ACF. Il s’agit selon l’ONG, d’une conséquence de l’afflux massif de réfugiés fuyant la guerre au Soudan et d’un « sous-financement ».
L’ONG Médecins sans frontières s’inquiétait déjà en novembre 2023 de voir le taux de malnutrition aigüe sévère des enfants réfugiés soudanais atteindre dans certains camps de réfugiés 4,8%. C’est le double du seuil d’urgence déterminé par l’Organisation mondiale de la santé OMS.
« Il est urgent que les bailleurs de fonds garantissent un financement durable de la réponse humanitaire », a déclaré Henri-Noël Tatangang, directeur d’ACF pour le Tchad. Il estime actuellement le financement du plan de réponse « à hauteur de 4,5% » seulement.
L’ONG craint une dégradation de la situation humanitaire avec l’arrivée de la saison des pluies et la période de soudure. Ces dernières , vont rendre l’accès aux populations vulnérables beaucoup, plus complexe sur tout le territoire.
Mi-février, Mahamat Idriss Déby Itno avait décrété « l’état d’urgence alimentaire et nutritionnel » dans le pays. Il n’avait cependant pas précisé les actions à venir, ni les populations concernées. Le mois suivant, le Programme alimentaire de l’ONU avait annoncé pour le mois d’avril la suspension de l’aide alimentaire. Une suspension justifiée par des contraintes financières. Le programme avait alors lancé un appel aux donateurs afin d’éviter « une catastrophe totale ».
Le Tchad, l’un des pays les plus pauvres du monde, abrite environ 1,4 million de déplacés internes ou réfugiés en raison de conflits dans le pays et chez ses voisins. Avant qu’une nouvelle guerre civile n’éclate au Soudan mi-avril 2023, le Tchad abritait déjà, selon l’ONU, plus de 400.000 réfugiés ayant fui la guerre qui avait ravagé le Darfour de 2003 à 2020. Il en compte aujourd’hui près de 900.000, dont 88% de femmes et d’enfants.