Les négociations entre l’armée et les paramilitaires en guerre depuis plus de six mois au Soudan vont reprendre sous médiation américano-saoudienne à Jeddah, en Arabie saoudite, a annoncé mercredi l’armée dirigée par le général Abdel Fattah al-Burhane.
« A l’invitation de l’Arabie saoudite et des Etats-Unis appelant à reprendre les négociations avec les rebelles de la milice FSR, et parce que nous croyons que les négociations sont un moyen qui pourrait permettre de mettre fin à la guerre, nous avons accepté l’invitation à Jeddah », indique un communiqué publié par l’armée soudanaise. Le texte précise toutefois que la reprise des négociations ne signifie pas un arrêt de la bataille. Pour l’heure, le camp des paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) du général Mohamed Hamdane Daglo, n’a pas encore annoncé sa position.
Depuis le 15 avril, le conflit a fait plus de 9.000 morts, selon un bilan très sous-estimé de l’ONU, et 5,6 millions de personnes déplacées et réfugiées. Différentes tentatives de médiation, principalement celles déjà organisées à Jeddah, n’ont cessé d’échouer, ne permettant que de décrocher de brèves trêves.
Une crise humanitaire
Les conflits au sein du pays ont fortement dégradé la situation humanitaire. Aujourd’hui, sur 48 millions de Soudanais, plus de la moitié a besoin d’aide humanitaire pour survivre, ne cessent de répéter les humanitaires qui dénoncent les entraves au déplacement et à l’approvisionnement de la part des autorités soudanaises mais aussi l’absence d’engagement des bailleurs internationaux qui ne financent qu’un quart de leurs besoins.
Selon l’ONU, « le nombre de familles souffrant de la faim a presque doublé » depuis un an et « 700 000 enfants souffrent de malnutrition aiguë sévère ». D’après une projection de l’université américaine Johns Hopkins, au moins 10 000 enfants de moins de cinq ans pourraient mourir d’ici fin 2023.
Dorcas GANMAGBA