RDC : HRW accuse le M23 d’exécutions sommaires de civils

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Human Rights Watch (HRW) a accusé mardi le groupe armé M23 d’avoir exécuté sommairement des civils dans les zones qu’il occupe dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC).

Le groupe antigouvernemental M23, soutenu par le Rwanda, a pris le contrôle de vastes zones de l’est de la RDC depuis sa résurgence en 2021, et s’est emparé de la ville stratégique de Goma fin janvier à la suite d’une offensive éclair.

Depuis, le M23 mène régulièrement des rafles dans la ville et sa périphérie, à la recherche de centaines de militaires et de miliciens congolais qui se sont dispersés pour éviter la capture et nourrissent une forte insécurité.

Au cours de ces opérations, le groupe armé a « exécuté sommairement au moins 21 civils et vraisemblablement un nombre beaucoup plus élevé à Goma », affirme HRW dans un rapport publié mardi.

Le 22 février, des combattants du M23 « ont exécuté sept personnes » près d’un ancien camp de l’armée congolaise à Goma, puis les « corps de 11 autres personnes, dont un garçon, ont été retrouvés sur un chantier de construction près du camp », détaille l’organisation américaine.

Le 23 février, des membres du groupe armé « ont rassemblé des personnes, notamment pour les recruter de force, et ont tué trois hommes alors qu’ils tentaient de s’enfuir », ajoute HRW.

S’appuyant sur au moins 22 témoignages recueillis à distance, HRW estime que l’absence de combats et la nature des blessures indiquent que « les combattants du M23 ont délibérément exécuté les personnes sous leur garde, ce qui constitue des crimes de guerre ».

Les miliciens congolais surnommés « wazalendo » (« patriotes », en Swahili), sont parfois vêtus en civils, et leur appartenance à un groupe armé est difficile à déterminer avec certitude.

Pour Clémentine de Montjoye, chercheuse principale de HRW pour la région des Grands Lacs, « le contrôle brutal exercé par le M23 sur Goma a instauré un climat de peur parmi les personnes suspectées d’être alliées au gouvernement congolais ».

Ces « massacres ne semblent pas être des actes commis par quelques combattants individuels, mais reflètent plutôt les efforts de la part des dirigeants du M23 pour consolider leur contrôle par tous les moyens nécessaires, » a-t-elle ajouté.

La semaine dernière, Amnesty International avait déjà accusé le M23 d’avoir tué et torturé des détenus civils dans le cadre de ces opérations de lutte contre la criminalité.

Les rapports d’Amnesty International et de HRW ne « constituent qu’un instrument de propagande au service du régime de Kinshasa », a réagi mardi le porte-parole du M23, Lawrence Kanyuka, sur X, invitant les organisations de défense des droits humains à consulter un rapport établi par le M23 lui-même, qui nie la plupart des « prétendues violations des droits humains » qu’on lui impute.

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