Plusieurs centaines de femmes congolaises ont manifesté mercredi à Kinshasa pour dire « stop à la guerre dans l’est de la RDC !« , où les combats se sont intensifiés ces derniers jours entre les forces gouvernementales et la rébellion du M23.
Habillées en noir, les manifestantes scandaient des slogans et chansons hostiles au régime de Kigali. La marche, partie de la gare centrale, s’est arrêtée devant le Palais de la nation, siège de la présidence de la République. Elle a été organisée à l’appel de la ministre du Genre, famille et enfant, Mireille Masangu qui a lu et déposé un mémorandu. Elle a profité de l’événement pour placer une partie de la responsabilité du conflit dans l’est sur la communauté internationale. La ministre a fustigé « le silence », la « complicité de la communauté internationale représentée par les USA, la France, la Belgique, le Royaume-Uni, la Pologne et sa politique de soutien aux agresseurs d’un côté et de réponses humanitaires de l’autre.
A la différence des manifestations de dizaines de jeunes qui ont visé en fin de semaine dernière et lundi les installations de l’ONU et des ambassades occidentales, avec pneus et véhicules brûlés, cette manifestation était très calme et encadrée par la police.
La province du Nord-Kivu, dont Goma est le chef-lieu, est en proie depuis fin 2021 à un conflit qui oppose le M23 (« Mouvement du 23 mars »), appuyé par des unités de l’armée rwandaise, à l’armée congolaise associée notamment à des groupes armés dits « patriotes ». Ces derniers jours, les affrontements se sont intensifiés vers Sake, ville située à une vingtaine de km à l’ouest de Goma et considérée comme un « verrou » stratégique sur la route de la capitale provinciale.