Le numéro deux du parti de l’ex-président congolais Joseph Kabila (2001-2019) a été arrêté mardi à Kinshasa par les autorités de la République démocratique du Congo (RDC), a annoncé sa formation politique.
« Emmanuel Ramazani Shadary a été arrêté dans des conditions qui suscitent une vive inquiétude, tandis que le siège du FCC (Front commun pour le Congo, coalition à laquelle appartient son parti) a fait l’objet d’une perquisition nocturne », a écrit sur X Aubin Minaku, cadre du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD).
Numéro deux du parti de M. Kabila et ancien ministre de l’Intérieur (2016-2018), M. Ramazani Shadary avait été candidat du FCC à la présidentielle de décembre 2018, face notamment à l’actuel président Félix Tshisekedi, alors chef de file du parti historique d’opposition UDPS. Il était arrivé troisième avec 23% des voix, derrière M. Tshisekedi (38,5%).
Joseph Kabila, qui a dirigé la RDC de 2001 à 2019, a été condamné fin septembre à la peine capitale par contumace pour « complicité » avec le groupe armé M23, soutenu par le Rwanda. Mi-octobre, l’ex-chef de l’État a rassemblé plusieurs opposants congolais à Nairobi, au Kenya, dont Shadary, lors d’une rencontre où ils ont décrié la « dictature » dans le pays et des « jugements iniques ».
Entre janvier et février, le M23 a mené des offensives d’ampleur dans l’est de la RDC, riche en ressources naturelles et en proie à des conflits depuis plus de trois décennies. Cette offensive éclair lui avait permis, avec ses alliés rwandais, de s’emparer de Goma et de Bukavu, deux grandes villes de l’est congolais.
Après ces revers militaires, Joseph Kabila, qui avait quitté la RDC en 2023 selon son entourage, avait fait une apparition surprise à Goma, fief du M23, suscitant l’inquiétude des autorités congolaises.
En avril, Kinshasa avait perquisitionné plusieurs propriétés de l’ex-président et suspendu les activités du PPRD.


