Les candidats à la présidentielle de dimanche en Guinée, dont le chef de la junte, le général Mamadi Doumbouya, ont tenu leurs ultimes rassemblements jeudi, date de clôture de la campagne.
Les Guinéens sont appelés à voter lors d’une présidentielle censée parachever le retour à l’ordre constitutionnel après un coup d’État en septembre 2021 qui a porté au pouvoir le colonel Mamadi Doumbouya, auto-promu général depuis et désormais candidat à cette élection sans opposant d’envergure.
L’opposition a appelé à boycotter ce scrutin auquel M. Doumbouya, 41 ans et candidat indépendant, part favori pour gagner dès le premier tour, alors qu’il avait promis de ne pas y participer.
A Conakry, le chef de la junte s’est montré jeudi soir au public qui l’a acclamé, lors d’un rassemblement de plusieurs centaines de ses partisans. En tenue de sport, il n’a pas parlé mais a dansé au rythme de la musique, sous une sécurité renforcée par la présence des Forces spéciales, son corps d’origine. Un peu plus tôt, son directeur de campagne et Premier ministre civil, Amadou Oury Bah, s’était adressé à la foule, lui demandant de voter en masse pour son champion pour lui permettre de « remplir un mandat constitutionnel qui ira dans le sens de vos attentes et de vos besoins ».
Les principaux opposants au chef de la junte ont été exclus du scrutin et ses huit rivaux pour le scrutin de dimanche sont pour la plupart peu connus du grand public. L’un d’eux, Abdoulaye Yéro Baldé, candidat du Front démocratique de Guinée (Frondeg), a appelé à voter en sa faveur pour que « l’avenir qui se dessine devant nous soit le meilleur que nous ayons eu après 67 ans d’indépendance », lors d’un meeting dans la capitale.
La campagne, entamée le 28 novembre, se termine jeudi soir. Un total de 6,8 millions d’électeurs sont appelés à voter dimanche entre 07H00 et 18H00. La date de l’annonce des résultats n’a pas été communiquée. Depuis son avènement, la junte a imposé des restrictions sévères aux libertés dans le pays. Elle a fait arrêter ou poursuivre de nombreux opposants, ou les a poussés à l’exil.
Deux membres de la société civile qui réclamaient un retour des civils au pouvoir, Oumar Sylla, alias Foniké Menguè, et Mamadou Billo Bah, sont portés disparus depuis juillet 2024 après avoir été enlevés à leur domicile.
La Guinée est riche en minerais mais plus de la moitié de ses habitants (52%) vivent en dessous du seuil de pauvreté, selon les chiffres de la Banque mondiale pour 2024.


