Le Comité international de la Croix-Rouge, CICR, a tiré la sonnette d’alarme mardi face à l’augmentation préoccupante des cas de malnutrition sévère chez les enfants dans le nord-est du Nigeria, ravagé par une insurrection jihadiste et les attaques de groupes armés.
D’après l’organisation humanitaire, la malnutrition infantile est en hausse de 24% cette année et les cas sévères de 39,5% dans les hôpitaux soutenus par le CICR dans le nord du pays.
Les hôpitaux ont signalé « 6.824 cas au troisième trimestre de l’année 2023 » de malnutrition chez les enfants, et « 8.470 cas au troisième trimestre de 2024 », selon un communiqué du CICR. « Les familles de la région du lac Tchad ont de plus en plus de mal à mettre de la nourriture sur la table », s’est alarmée l’organisation.
Le nord du Nigeria est touché depuis 15 ans par des raids jihadistes menés par Boko Haram et d’autres groupes jihadistes dont son rival, l’Etat islamique en Afrique de l’Ouest. L’insurrection jihadiste a fait 40.000 morts et deux millions de déplacés depuis 2009.
Selon plusieurs ONG, les récentes inondations provoquées en partie par le réchauffement climatique affectent les récoltes et contribuent à aggraver la crise alimentaire dans la région. Début octobre, les Nations unies ont indiqué avoir débloqué 5 millions de dollars pour venir en aide aux victimes des inondations au Nigeria, qui connaît également sa pire crise économique depuis une génération. Des millions de personnes étaient déjà en grave insécurité alimentaire avant les inondations en raison des difficultés économiques du pays, selon Mohamed Malick Fall, coordinateur des Nations unies au Nigeria dans un communiqué début octobre.
Plus de six millions de personnes dans la région du lac Tchad connaîtront des pénuries alimentaires au cours des prochains mois « en raison des conflits et des effets du changement climatique », a déclaré le CICR, citant les estimations des organisations humanitaires sur place. Il s’agit du chiffre le plus élevé depuis quatre ans au Nigeria.