Le régime militaire au Niger a installé samedi un « Conseil consultatif de la Refondation » (CCR) chargé de lui soumettre des « avis », en remplacement de l’Assemblée nationale dissoute après le coup d’Etat de juillet 2023, lors d’une cérémonie retransmise sur la télévision d’Etat.
Le CCR a été créé en avril par une ordonnance du général Abdourahamane Tiani, le chef du régime militaire, et « a pour mission de donner son avis sur toute question intéressant la vie de la nation dont il est saisi ». Il peut « de sa propre initiative » faire des « propositions ou recommandations » qui « sont communiquées » au général Tiani, selon cette ordonnance.
Samedi, les 194 membres civils et militaires du CCR, désignés par les huit régions du pays ou nommés par le régime militaire, ont été installés dans leur fonction à Niamey. Ils font office de députés, mais portent le titre de « conseillers » et sont dépourvus de tout pouvoir législatif.
« La Refondation d’un pays est un exercice difficile parfois périlleux, mais toujours couronné de succès pour les peuples résilients », a déclaré lors de la cérémonie d’installation, le président du CCR et ex-haut fonctionnaire onusien, Mamoudou Harouna Djingarey.
« Dans un contexte où le Niger est confronté à des défis sécuritaires, notamment la lutte contre le terrorisme (…) je vous demande d’inscrire résolument vos actions en droite ligne des seuls intérêts supérieurs de notre pays », a dit au Conseil le ministre nigérien de l’Intérieur, le général Mohamed Toumba.
Les présidents des Assemblées législatives des régimes militaires du Burkina Faso, Ousmane Bougouma, et du Mali, le général Malick Diaw, étaient présents à la cérémonie. Alban Sumana Kings Ford Badbin et Ali Kolotou Tchaïmi, respectivement président de l’Assemblée nationale du Ghana et du Tchad, y ont aussi assisté.
Le Niger est dirigé par un régime militaire depuis un coup d’Etat qui a renversé le président élu Mohamed Bazoum le 26 juillet 2023. Le pays est confronté depuis 2015 dans ses parties ouest et sud-est par des violences attribuées à des groupes jihadistes affiliés à Al-Qaïda et au groupe Etat islamique (EI).
Le Niger, Burkina Faso et Mali, également visés par les jihadistes, sont réunis au sein d’une confédération, l’Alliance des Etats du Sahel (AES), et ont créé une force unifiée de 5.000 hommes contre les « groupes terroristes ».