Mort d’Evgueni Prigojine : un crash d’avion qui a tout d’une vengeance de Poutine

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Le patron de Wagner, Evguéni Prigojine, serait mort dans le crash d’un avion. L’homme d’affaires de 62 ans faisait partie des passagers enregistrés au départ de Moscou à bord d’un avion privé lui appartenant. L’appareil, un Embraer Legacy 600, a parcouru environ 180 kilomètres avant que le signal ADS-B qu’il émettait ne disparaisse. Il se trouvait alors à 8 000 mètres, proche de son altitude de croisière.

Mercredi soir, dix corps ont été retrouvés sur les lieux du crash, près du village de Koujenkino, dans la région de Tver. Mais les autorités russes s’abstenaient encore, à ce moment, de confirmer officiellement son décès. Des procédures d’identification devaient débuter ce jeudi matin. 

Le patron de Wagner semblait aller et venir en Russie malgré son statut de paria, jusqu’à participer quelques jours après sa révolte à une réunion au Kremlin. Lundi soir, il est apparu dans une vidéo diffusée par des groupes proches de Wagner sur les réseaux sociaux, où il affirmait se trouver en Afrique et travailler à « rendre la Russie encore plus grande sur tous les continents et l’Afrique encore plus libre ».

Le « cuisinier de Poutine »

Evgueni Prigojine a passé neuf ans en prison à l’époque soviétique pour des délits de droit commun, avant de monter un groupe de restauration qui a officié au Kremlin. C’est ce qui lui a valu le surnom de « cuisinier de Poutine », et la réputation d’être devenu milliardaire grâce aux contrats publics. C’est cet argent qu’il aurait utilisé pour fonder le Groupe Wagner, une milice privée d’abord composée de vétérans endurcis de l’armée et des services spéciaux russes.

Depuis la guerre en Ukraine, il aurait recruté des dizaines de milliers de prisonniers pour aller combattre sur le front. En mai 2023, Prigojine revendiquait la prise de Bakhmout, dans l’est de l’Ukraine. Il avait ensuite lancé une rébellion contre l’état-major russe et le ministre de la défense, Sergueï Choïgou. Le chef mercenaire a renoncé au coup de force au bout de vingt-quatre heures, négociant un exil pour lui et ses fidèles en Biélorussie. Il a échappé à la prison, à la justice, mais Vladimir Poutine avait dénoncé, sans prononcer son nom, la « trahison » d’Evgueni Prigojine, « provoquée par les ambitions démesurées et les intérêts personnels ».

Dorcas GANMAGBA

Dorcas GANMAGBA
Dorcas GANMAGBA
Journaliste, Rédaction en Chef

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