La mission militaire des pays d’Afrique australe dans l’Est de la République démocratique du Congo a commencé mardi son évacuation de Goma où ses soldats étaient bloqués depuis l’offensive éclair du groupe armé M23 en janvier, a confirmé à l’AFP une source au sein de l’organisation de coopération régionale (SADC).
Son retrait avait été acté lors d’un sommet mi-mars après la mort de 17 militaires dans l’avancée du groupe antigouvernemental qui s’est emparé de vastes pans de territoire et des grandes villes de Goma et Bukavu dans l’Est de la RDC, riche en ressources naturelles et en proie à des conflits depuis trente ans.
« Ils ont commencé à bouger aujourd’hui (mardi). Cela fait partie du plan de retrait, il n’y a rien de particulier. Les soldats doivent rejoindre la Tanzanie par la route », a déclaré un cadre de la SADC, sous couvert d’anonymat, confirmant des informations de presse. Décrit « comme une mesure de renforcement de la confiance visant à consolider le cessez-le-feu » par le président sud-africain Cyril Ramaphosa le jour de l’annonce, le retrait est un geste en direction du président Rwandais Paul Kagame, voisin et soutien du M23, appuyé par des militaires rwandais.
L’homme fort de Kigali jugeaient que cette mission SAMIDRC de la SADC n’était « pas une force de maintien de la paix » et qu’elle n’avait « pas sa place ». Malgré une déclaration d’intention en faveur d’un « avant-projet d’accord de paix » vendredi à Washington, de la part des belligérants, d’intenses combats continuaient depuis dans l’Est congolais.
L’envoi d’un contingent de troupes d’Afrique du Sud, du Malawi et de Tanzanie avait été décidé en décembre 2023 face au regain de violences dans l’Est de la RDC après la résurgence du M23 en 2021. La mission était particulièrement impopulaire en Afrique du Sud où la mort de quatorze soldats sud-africains, dont deux casques bleus, a choqué l’opinion. Le Malawi et la Tanzanie ont aussi été endeuillés par la mort de trois et deux militaires, respectivement, depuis le début de l’année.
Le Rwanda affirme que la RDC soutient et abrite le groupe armé FDLR, créé par d’anciens dirigeants hutus qui ont massacré les Tutsis pendant le génocide rwandais de 1994.