Le procès de Moussa Dadis Camara et de dix autres anciens responsables militaires et gouvernementaux est dans sa phase finale. Le procès s’est ouvert le 28 septembre 2022. Les parties civiles réclament que les faits soient requalifiés en crimes contre l’humanité.
« Pour nous parties civiles, ces faits-là, ces crimes horribles, regrettables, condamnables, inacceptables, ce sont des crimes contre l’humanité. », a dit Me Hamidou Barry. Les avocats des parties civiles doivent s’exprimer pendant plusieurs jours, au nom d’organisations représentant des centaines de victimes.
Le 28 septembre 2009 et les jours suivants, des soldats avaient réprimé un rassemblement de l’opposition. Les manifestants ont été massacrés avec une brutalité effrénée dans un stade de Conakry et ses alentours. Au moins 156 personnes ont été tuées par balle, au couteau, à la machette ou à la baïonnette. Des centaines d’autres ont été blessées et au moins 109 femmes violées, selon le rapport d’une commission d’enquête internationale mandatée par l’ONU.
11 personnes sont accusées d’assassinats, meurtres, actes de torture, coups et blessures volontaires, séquestrations, incendies volontaires ou encore pillages. Me Hamidou Barry a rappelé lundi que la demande des victimes de requalification en crimes contre l’humanité avait été rejetée par les juges d’instruction en 2017. Elle a été rejetée par la cour d’appel en 2018 et la cour de cassation en 2019.
Le procureur a lui aussi demandé, en mars, la requalification des faits en crimes contre l’humanité. La cour a décidé qu’elle statuerait au moment du jugement.