La Caisse nationale de sécurité sociale marocaine (CNSS) a annoncé mercredi avoir ouvert une enquête après une cyberattaque ayant entraîné selon des médias locaux la fuite des données personnelles de près de deux millions de salariés de plusieurs milliers d’entreprises au Maroc.
D’après la presse locale, un groupe de hackers algériens se faisant appeler « Jabaroot DZ » a revendiqué mardi soir sur Telegram le piratage de la CNSS et affirmé avoir publié un fichier contenant les données personnelles — notamment les numéros de cartes d’identité, numéros de téléphone et coordonnées bancaires — de 1.996.026 salariés employés par près de 500.000 entreprises.
« Les premières vérifications réalisées » par la CNSS « concernant certains documents fuités (…) ont permis de relever leur caractère souvent faux, inexact ou tronqué », a affirmé mercredi soir la Caisse marocaine dans un communiqué cité par l’agence officielle MAP.
Cette fuite a suscité de nombreuses réactions sur les réseaux sociaux, certains internautes mettant en cause la fiabilité du système de sécurité numérique de cet organisme chargé du régime de sécurité sociale et de retraite dans le secteur privé. Le groupe « Jabaroot DZ » affirme avoir mené l’attaque en représailles aux « actions hostiles de hackers marocains » qui auraient, selon lui, « volé » le compte sur X de l’agence gouvernementale algérienne « Algérie Presse Service ».
L’Algérie a rompu ses relations diplomatiques avec le Maroc en août 2021, dénonçant des « actes hostiles » de la part de Rabat, parmi lesquels la normalisation avec Israël fin 2020 et un soutien aux indépendantistes kabyles du MAK. Le Maroc a jugé cette décision « complètement injustifiée ».
Le dossier du Sahara occidental est au cœur de vives tensions entre les deux pays voisins. Cette ex-colonie espagnole, considérée comme un « territoire non autonome » par l’ONU, oppose depuis un demi-siècle le Maroc aux indépendantistes sahraouis du Front Polisario, soutenus par l’Algérie.