Premier Ministre depuis août 2021, Choguel Kokalla Maiga a été limogé ce mercredi soir, avec l’ensemble de son gouvrenement, après quelques jours de tensions, entre lui et la junte au pouvoir. C’était au terme d’un décret du Président de la transition, Assimi Goita, lu le soir à la télévision publique. Aucune nouvelle équipe n’a été nommée pour l’instant.
À l’occasion du premier anniversaire de la reprise de la ville de Kidal par l’armée malienne aux mains des rebelles, Choguel Kokalla Maiga a fustigé sa mise à l’écart par les autorités de la transition. Devant ses militants du Rassemblement des forces patriotiques, M5-RFP, Monsieur Maiga, en tenue militaire, a abordé le sujet délicat de la fin de la transition. « La transition était censée prendre fin le 26 mars 2024, mais elle a été reportée sine die, unilatéralement, sans débat au sein du gouvernement » a-t-il déclaré. Pour lui, « le Premier ministre d’un pays ne peut pas apprendre dans les médias que les élections ont été reportées. C’est à la télé que les ministres ont appris que les élections ont été reportées ».
Depuis la sortie du Premier ministre, les autorités militaires n’avaient pas encore réagi, pourtant la classe politique est en ébullition. Dans une déclaration publique mardi, Mohamed Ag Mohamédoun, le président de l’Alliance pour la refondation du Mali et porte-parole des soutiens aux militaires au pouvoir, a appelé à la démission de Choguel Maiga, parlant d’un détournement d’un moment historique. « Monsieur Choguel Kokalla Maiga, vous avez des comptes à rendre… En raison de votre discours qui fragilise davantage l’unité nationale, il est intolérable que vous restiez à votre poste de Premier ministre », a-t-il déclaré.
Le nouveau leader, le désormais général Assimi Goita, a promis d’organiser des élections en février 2025, avant de les reporter à une date inconnue, invoquant des « raisons techniques » sans donner plus de précisions.