En Centrafrique, l’ordre des avocats reprend les audiences, après près d’un mois de grève. Le mouvement avait débuté le 4 mars 2024. L’opposant, Crépin Mboli Goumba, avocat, avait été arrêté, sans aucun document de justice, à l’aéroport de Bangui.
Depuis, la grève avait paralysé toutes les activités judiciaires partout dans le pays.
Maître Crépin Mboli-Goumba, écope d’un un an de prison avec sursis et 80 millions de francs CFA de dommages et intérêts, pour « diffamation et outrage à magistrat ». Fin février, il avait pris à partie certains magistrats et accusé la justice d’être « corrompue jusqu’au sommet de la hiérarchie ».
L’opposant dénonce un « procès politique » mais il est sorti libre du tribunal. Émile Bizon, bâtonnier des avocats, explique les raisons de la reprise des audiences :« La condamnation de maître Mboli-Goumba ne saurait être un motif de satisfaction pour les avocats. Cependant, prenant en compte l’intérêt des justiciables, les avocats ont décidé, avec responsabilité, de reprendre les audiences. Toutefois, ils restent vigilants et seront prêts à dénoncer toutes les dérives du système judiciaire. Les avocats avaient décidé de suspendre leur participation aux audiences, en premier lieu, en raison de l’arrestation et la détention arbitraire de maître Mboli-Goumba. À cela s’était ajouté le fait que le garde des Sceaux a refusé de recevoir les avocats qui voulaient s’entretenir avec lui pour attirer son attention sur ces violations graves des droits humains », précise-t-il.