Le Cameroun et le Nigeria se sont mis d’accord ce mercredi 26 et jeudi 27 juin 2024 lors de la 20e session extraordinaire de leur commission mixte à Yaoundé. Le Nigeria accepte de ne pas saisir la Cour internationale de Justice pour résoudre les derniers points litigieux en suspens.
La frontière Cameroun-Nigeria, longue de 2 100 km, s’étend du lac Tchad jusqu’à la péninsule de Bakassi. Et sa démarcation est presque achevée après deux décennies de concertations. Les deux parties doivent cependant s’accorder sur trois points précis dans les derniers 35 km. Deux villages, Kodja, Rhumsiki et une borne dont l’emplacement est discuté. D’un côté, la région de l’Extrême-Nord camerounais. De l’autre, celle nigériane de l’Adamawa.
Le Nigeria envisageait de saisir la Cour internationale de Justice, CIJ. Mais la procédure aurait repoussé encore la conclusion d’un travail entamé il y a plus de vingt ans. Selon Leonardo Santos Simão, le représentant du secrétaire général des Nations Unies, « c’est important que les deux pays travaillant ensemble fortifient les rapports entre eux pour le futur. Il faut éviter de rater une occasion de travailler ensemble pour surmonter des difficultés de parcours. »
Les deux pays espèrent le nouveau tracé complet de leur frontière commune avant la fin 2025.
Pendant deux décennies, il aura fallu toujours chercher le consensus, surmonter des obstacles géographiques naturels, parfois sécuritaires. Cette commission mixte Cameroun-Nigeria créé pour mettre en œuvre la décision de la Cour internationale de Justice de 2002 sur la péninsule de Bakassi est un cas unique en Afrique, selon Leonardo Santos Simão.