Le Mali a désormais une Nouvelle Constitution qui exclut la Minusma dans le remaniement ministériel. Une situation qui suscite l’embrasement entre les autorités de transition et les ex-rebelles du Nord, laissant craindre une reprise des hostilités.
Les autorités de transition rendent chaque jour plus difficile la mise en œuvre de l’accord d’Alger sur l’utilité d’établir la paix. Le projet de nouvelle Constitution adopté par référendum récemment est l’un des facteurs qui entrave la paix. Depuis des mois, la CMA critique vivement ce texte, dans lequel elle voit « un net recul d’intérêt de la partie gouvernementale pour l’Accord de paix ».
Le coordinateur régional de l’AIGE (l’Autorité indépendante de gestion des élections) à Kidal a noté une faible participation des populations du nord quant au vote de la nouvelle constitution.
La junte au pouvoir contredit cette version des faits. Pour elle kidal a toujours montré sont insoumission. « Il n’y a pas eu d’élections à Kidal et dans les régions du Nord, abonde le porte-parole de la CMA. Ce dernier ne reconnait pas la Constitution, même si la Cour constitutionnelle la valide. »
Cette situation a poussé les autorités de la transition a retiré quelques jours après la Minusma en demandant l’aide du Conseil de sécurité de l’ONU.
Mais une nouvelle tension pourrait naitre de ce retirement brusque que les ex-rebelles du nord ne conçoivent pas jusque-là. Il s’agirait d’un « coup fatal porté délibérément contre l’accord de paix ». Ils demandent officiellement le renouvellement du mandat de la mission onusienne, « cheville ouvrière de la mise en œuvre du processus de paix ». Mais cette initiative a été sans succès. Comme avec la Russie, les mouvements du Nord appellent au dialogue avec tous les partenaires. Algérie, Turquie, Royaume-Uni… Ces derniers jours, les rencontres s’enchaînent. « Tout le monde doit jouer son rôle pour pousser les autorités de la transition à respecter l’accord d’Alger », explique Mohamed Elmaouloud Ramadane. La stratégie s’est-elle avérée payante ? Le 15 juillet, le colonel Modibo Koné, patron de la puissante sécurité d’État (SE, les services de renseignement maliens) et figure de la junte au pouvoir, s’est discrètement rendu à Kidal pour y rencontrer les responsables de la CMA.
Nelly BEHANZIN