La République démocratique du Congo est au bord de l’explosion. Le climat délétère dans l’ex-Zaïre s’est aggravé ces derniers jours avec l’assassinat de Chérubin Okende. L’opposition semble exténuée et le pays lorgne une nouvelle crise.
A cinq mois de prochaine élection la présidentielle en RDC, la tension devient de plus en perceptible entre clans politiques. Les interpellations, les perquisitions et arrestations dans le rang de l’opposition n’en finissent pas et à cela, il faut aussi ajouter désormais des assassinats. Depuis le 13 juillet, le pays connait tension et torpeur, du fait de l’assassinat de Chérubin Okende. Le décès de l’homme qui avait préféré Katumbi à Tshisekedi remet une nouvelle couche à cette situation conflictuelle qui n’est pas prête d’apaiser les esprits. Leaders religieux, responsables de la société civile et acteurs politiquesde l’opposition donnent de la voix et entendent en faire davantage dans les jours et semaines à venir pour dénoncer ce qu’ils considèrent comme des manigances ciblées. Sur le cas Chérubin Okende, les choses ne sont pas prêtes de se calmer.Même si Tshisekedi dans une logique d’apaisement rassure que « ce crime ne restera pas impuni », ses contradicteurs ont les yeux un peu plus rivés sur l’enquête en cours et sa suite.
Moïse Katumbi lui en tout cas est formel. Arrivé 72 heures après le décès d’un de ses lieutenants sûrs, il a simplement épousé la thèse d’un « assassinat politique » qu’il a d’ailleurs condamné, appelant à la rescousse la mission onusienne (Monusco) pour faire la lumière sur ce drame. Sur la question, Kinshasa semble bien ouvert. Le camp au pouvoir se montre flexible et se dit même favorable à une expertise internationale. Le pouvoir congolais pourrait solliciter des expertises belges et sud-africaines. Cette tension pré-électorale inquiète le Prix Nobel de la paix Denis Mukwege. « Donner une réponse forte, appropriée aux graves violations des droits humains », préconise-t-il pour la défense de la démocratie.
Jonadeleine TADAGBE