Pour la présidentielle de 2024, les proches de Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, le président mauritanien sont en ordre de bataille. Ils veulent la jouer jusqu’au bout, conforter par la notoriété actuelle de leur leader.
« Lorsque le président est arrivé au pouvoir, il y avait un déficit de 3 500 salles de classe. Nous les avons construites, ainsi que des hôpitaux dans les zones qui en manquaient. Lors de la crise liée à l’épidémie de Covid-19, notre politique sociale a produit des résultats. Peut-être ne faisons-nous pas beaucoup de bruit, mais nous réalisons beaucoup de choses. Et le travail est bien fait ». Sid’Ahmed Ould Mohamed, plusieurs fois ministres et actuel patron du portefeuille de l’hydraulique présente un bilan très flatteur du régime. A quelques mois de la prochaine présidentielle, la caste autour du chef de l’Etat sortant travaillent à reconduire Ghazouani. Ils le veulent au nom du bilan de l’homme qui plaide pour une continuité, clament-ils. Le camp au pouvoir conforté par une belle victoire à l’issue des dernières élections législatives,municipales et régionales battent le plein de l’optimisme. « On sait ce qui a été fait et on le dira le moment venu, pendant la campagne présidentielle en 2024 », témoigne Sid’Ahmed Ould.
Dans un entretien à Jeune Afrique, ce membre de l’exécutif mauritanien cache mal sa joie de voir l’opposition en déconfiture. « Elle est composée de grandes figures anciennes qui portaient des discours usés », ironise-t-il. « Les jeunes les ont remplacés. La politique d’ouverture du président et sa main toujours tendue vers l’opposition, y compris traditionnelle, ont aussi eu un effet », assure-t-il par ailleurs. Pour lui en tout cas, la Mauritanie est le pays de tout le monde, pas seulement de ceux qui sont au pouvoir, raison pour laquelle il continue à travailler afin que les Mauritaniens votent pour le prochain mandat. « Notre juge, c’est le peuple. Si les Mauritaniens n’étaient pas contents, ils n’auraient pas voté pour nous. Nous comptons 107 députés et avons remporté pour la première fois la capitale » énonce fièrement le ministre de l’Hydraulique. Son souhait, c’est de voir le président Ghazouani candidat à un second mandat. « C’est tout ce que je souhaite. C’est son droit le plus absolu », laisse-t-il entendre.Lors du premier conseil des ministres du nouveau gouvernement, le président a recommandé, entre autres, d’accélérer le travail pour pouvoir rattraper le temps perdu.
Jonadeleine TADAGBE