Le mouvement syndical à l’origine d’une grève générale très suivie en Guinée depuis trois jours a annoncé la suspension de son mouvement après la libération du responsable d’un syndicat de presse considérée comme un préalable à toute discussion.
Cette décision fait suite à la libération plus tôt dans la journée de Sekou Jamal Pendessa, secrétaire général du Syndicat des professionnels de la presse de Guinée SPPG. Il était détenu depuis plus d’un mois pour avoir appelé à manifester contre la censure, ce dernier est sorti libre d’un tribunal de Conakry après avoir été condamné mercredi en appel à un mois de prison ferme.
Le mouvement syndical guinéen « informe les autorités publiques, privées et informelles de sa disponibilité à reprendre les négociations dès demain jeudi », poursuit le communiqué.
Au menu des discussions à venir, la baisse des prix des denrées de première nécessité, la fin de la censure médiatique et le respect d’un accord lié à l’amélioration des conditions de vie des fonctionnaires. Le mouvement de contestation lancé par les treize centrales syndicales du pays, et soutenu par les principaux partis politiques et des organisations de la société civile, s’est traduit par une paralysie presque totale de la capitale Conakry. Les banques, les écoles et de nombreux commerces sont restés fermés, les administrations et hôpitaux fonctionnaient au ralenti.
Mardi soir, le chef de la junte a aussi nommé un nouveau premier ministre. L’économiste Amadou Oury Bah, nouveau chef de gouvernement, a prêté serment et juré de «mettre tout en œuvre pour préserver l’intérêt supérieur du CNRD, de son président et du peuple de Guinée». Insistant sur la communication avec les Guinéens, il s’est engagé à «apaiser, restaurer la confiance et redonner de l’espoir à nos compatriotes qui se sentent un peu désorientés ces derniers temps», selon une publication de la Primature sur ses réseaux sociaux.