Le gouvernement ivoirien a annoncé jeudi un renforcement de la sécurité à sa frontière nord, en réponse à un afflux « inhabituel » de réfugiés maliens fuyant des attaques de « groupes armés terroristes » dans le sud du Mali.
Depuis septembre, le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (JNIM), affilié à Al-Qaïda, cible les camions-citernes transportant du carburant depuis le Sénégal et la Côte d’Ivoire, par où transitent la majorité des biens destinés au Mali. Plusieurs véhicules ont été incendiés, des chauffeurs ainsi que des soldats tués près de la frontière ivoirienne.
Mercredi, des centaines de personnes fuyaient les environs de Loulouni, à 50 km de la frontière ivoirienne, pour d’autres villes maliennes, après une attaque jihadiste contre des chasseurs traditionnels dozos qui s’opposaient à eux.
Dans un communiqué jeudi, le Conseil national de sécurité (CNS), qui réunit l’appareil sécuritaire ivoirien, dit avoir « été informé de plusieurs flux inhabituels de réfugiés, en provenance du Mali ». « Ces flux seraient dus à des attaques perpétrées contre les civils par des groupes armés terroristes, dans plusieurs localités, au sud du Mali », a-t-il poursuivi, ordonnant « l’enregistrement de ces demandeurs d’asile ». Par ailleurs, le CNS a demandé au chef d’état-major général des Armées de prendre les mesures adéquates pour renforcer la sécurité aux frontières nord du pays.
La Côte d’Ivoire accueille déjà quelque 90.000 réfugiés du Burkina Faso voisin, également en proie aux violences des jihadistes mais aussi de milices supplétives de l’armée burkinabè.
Le CNS a également abordé jeudi la question de la sécurisation des élections législatives du 27 décembre.
Il s’est d’abord félicité du « bon déroulement « de la présidentielle d’octobre, malgré « quelques incidents » qui ont fait 11 morts, 71 blessés et entraîné 1.658 interpellations, selon lui. L’opposition évoque de son côté un bilan de 27 décès pendant la campagne et le jour du scrutin.
Le CNS a annoncé le maintien de 44.000 éléments des forces de Défense et de Sécurité déjà en place pour la présidentielle, en vue de sécuriser les législatives. Il a enfin décidé de proroger d’un mois, jusqu’en janvier, l’interdiction décrétée en octobre de manifester pour les partis et groupements politiques « à l’exception de ceux qui s’inscrivent dans le cadre du processus électoral ».


