La junte au pouvoir en Guinée a suspendu vendredi pour trois mois deux des principaux partis politiques du pays, dont celui de l’ex-président Alpha Condé, et a dissous 27 autres mouvements, quelques jours après avoir affirmé vouloir organiser des élections cette année.
Cette annonce intervient dans un climat tendu dans le pays marqué par la disparition de plusieurs opposants à la junte et une restriction sévère des libertés. Le parti de l’ancien Premier ministre Cellou Dalein Diallo, figure de l’opposition guinéenne en exil, a pour sa part été autorisé à poursuivre ses activités, mais sous réserve d’organiser un congrès au cours des 45 prochains jours.
Au total, la junte dirigée par le général Mamadi Doumbouya a suspendu 28 partis, parmi lesquels deux des principaux du pays: le Rassemblement du peuple de Guinée (RPG) de l’ancien président Alpha Condé, renversé par un coup d’État en septembre 2021 et installé à l’étranger depuis, et le parti de l’opposant en exil Sidya Touré, l’Union des forces républicaines (UFR).
Ces partis ont manqué à leurs obligations de fournir un compte bancaire ou de tenir un congrès au cours des trois derniers mois, a justifié le ministre de l’Administration territoriale, le général Ibrahima Kalil Condé, à l’occasion de la présentation d’un rapport d’évaluation concernant les formations politiques du pays.
Début janvier, les militaires avaient déjà annoncé la suspension des partis « sans autorisation », invoquant la « nécessité d’assainir l’échiquier politique ».