Reporters sans frontières a demandé lundi à la junte arrivée fin novembre au pouvoir en Guinée-Bissau des « garanties de sécurité » pour le libre exercice du journalisme dans ce petit pays d’Afrique de l’Ouest habitué aux troubles politiques.
La Guinée-Bissau est dirigé depuis le 26 novembre, veille de l’annonce prévue des résultats provisoires des élections présidentielle et législatives dans le pays, par des militaires qui ont renversé le président sortant Umaro Sissoco Embalo et suspendu le processus électoral.
La junte a depuis nommé le général Horta N’Tam, un proche de Embalo, comme président d’une transition censée durer un an. Début décembre, les militaires ont publié une « charte de la transition », un texte servant de cadre juridique pendant cette période.
Selon RSF, celle-ci renferme une déclaration demandant aux médias de « collaborer » avec la junte. « Des responsables de médias y voient déjà un appel +à l’autocensure+ et craignent un contrôle de l’information », dans le pays, dit le communiqué de RSF. RSF cite notamment l’exemple de pays comme le Mali ou le Burkina Faso, dirigés également par des juntes, qui ont contraint, selon elle, « la presse à +un traitement patriotique+ de l’actualité, brimant toute information indépendante et critique ».
Elle a notamment rappelé la suspension par la junte des médias privés durant les trois jours qui ont suivi le coup d’Etat en Guinée-Bissau, qualifiant cet acte de « signal inquiétant ».
La Guinée-Bissau occupe la 110e place sur 180 pays dans le classement mondial de la liberté de la presse établi par RSF en 2025, en recul par rapport à 2024 où elle figurait à la 92e position.


