Les bureaux de vote ont ouvert leurs portes samedi au Gabon pour permettre aux électeurs de se prononcer sur le projet de nouvelle Constitution, présentée par le régime du général Brice Oligui Nguema comme « un tournant majeur » après le putsch d’août 2023.
Au lycée Leon M’Ba, comme dans d’autres centres de Libreville, la capitale, le vote a commencé avec retard, les bulletins verts pour le « oui » et rouge pour le « non » étant encore en cours de distribution à l’ouverture, à 07H00.
La télévision d’Etat Gabon 24 a elle même décalé d’une heure son émission spéciale sur « le jour le plus attendu », en diffusant dans l’intervalle des reportages sur les activités du chef de l’Etat et des spots officiels sur le calendrier de la transition, devant aboutir, après l’adoption de la nouvelle loi fondamentale, à la tenue d’une élection présidentielle en aout 2025.
Dominée par la propagande officielle, la campagne ouverte début novembre a été marquée par de vifs débats. Les opposants au texte dénoncent un texte taillé sur mesure pour le nouvel homme fort du pouvoir, ses partisans disent qu’il faut aller de l’avant en votant « oui ». Pour les médias locaux, le taux de participation est le principal enjeu de la consultation.
Pour motiver les électeurs, le pouvoir a multiplié les appels au vote dans les médias, sur les réseaux sociaux et sur les panneaux d’affichage. A la dernière minute, deux jours de congés ont été accordés en amont du scrutin et des changements dérogatoires de bureau de vote autorisés pour « limiter les aléas liés aux transports et à la météo » en saison des pluies.
Le projet de nouvelle loi fondamentale consacre entre autres un mandat de sept ans renouvelable une seule fois, avec un régime présidentiel au pouvoir exécutif fort, sans Premier ministre mais avec un vice-président nommé par le Chef de l’Etat, et un pouvoir de dissolution de l’Assemblée nationale.