Un opposant politique malien, enlevé par des hommes masqués et armés il y a un mois, a été libéré jeudi, selon son parti et sa famille, dans un contexte de répression croissante de l’opposition par la junte au pouvoir.
Le secrétaire général du parti d’opposition Convergence pour le développement du Mali (CODEM), Abba Alhassane, 68 ans, avait été emmené le 8 mai de « son domicile à Bamako par des hommes armés et masqués se faisant passer pour des gendarmes », selon des informations de l’ONG Human Rights Watch (HRW). « Notre camarade Abba Alhassane enlevé le 8 mai a été libéré hier (jeudi). Il se porte bien », a indiqué vendredi Mamadou Sangaré, un membre du parti Codem.
« Nous espérons que les poursuites contre lui sont définitivement abandonnées », a-t-il poursuivi. La nouvelle de sa libération a été confirmée par la famille de Abba Alhassane. Son arrestation présumée avait eu lieu alors que les partis politiques maliens tentaient depuis plusieurs semaines de faire entendre leur voix face à leur possible dissolution par la junte au pouvoir.
Quelques jours auparavant, le 3 mai, les partis avaient réussi à mobiliser plusieurs centaines de personnes à Bamako lors d’une rare manifestation d’opposition.
Depuis, la junte dirigée par le général Assimi Goïta a annoncé la dissolution des formations politiques et des organisations à caractère politique dans le pays. Leurs membres ont également été interdits de réunion par les militaires.
Alhassane avait été enlevé le même jour qu’un responsable du parti Le Changement (Yelema), El Bachir Thiam, « emmené par des hommes non identifiés dans les rues de Kati », près de Bamako, rapporte HRW, citant également des membres de son parti et des médias locaux. Bachir Thiam est toujours porté disparu.
Les militaires au pouvoir au Mali depuis deux coups d’État successifs en 2020 et 2021 ont manqué à leur engagement de céder la place à des civils élus, qui était promis pour mars 2024.
