Le Centre pour l’avancement des droits et de la démocratie, CARD, une ONG de défense des droits humains en Ethiopie, a annoncé avoir été suspendue par les autorités pour « manque de neutralité politique », a déploré vendredi l’ONG.
L’ONG a reçu mi-novembre une lettre de l’autorité des organisations de la société civile, ACSO, lui indiquant la suspension des opérations et l’accusant de s’engager dans des « activités jugées contraires aux intérêts du pays.
CARD, enregistré depuis juillet 2019 et qui milite notamment pour la liberté de la presse, « reste strictement attaché à son mandat légal et nie catégoriquement toute implication dans des activités politiques car notre organisation est résolument neutre dans son approche et sa pratique », a-t-elle poursuivi. L’ONG, qui se conforme à la décision des autorités, a également affirmé « jouer un rôle déterminant dans la promotion des droits humains et a fortement plaidé en faveur de la démocratisation en Éthiopie ».
Le pays d’environ 120 millions d’habitants de la Corne de l’Afrique est confronté à plusieurs conflits armés, notamment dans les deux régions les plus peuplées, l’Amhara et l’Oromia, où les forces fédérales affrontent des milices armées. Les forces fédérales, tout comme les milices, y ont notamment été accusées de violations des droits humains.
Selon l’ONG Human Rights Watch « la situation des droits humains en Éthiopie demeure précaire, les forces de sécurité gouvernementales, les milices et les groupes armés non étatiques étant responsables de graves violations ».