C’est un dossier moins médiatisé que celui des 49 soldats ivoiriens, arrêtés à Bamako en juillet 2022. Ibrahim Traoré, et le directeur de l’Agence nationale de renseignement (ANR), le capitaine Oumarou Yabre, ont fait de deux prisonniers ivoiriens une monnaie d’échange.
Le 19 septembre 2023, deux gendarmes ivoiriens ont été arrêtés par des soldats burkinabés au nord-est du pays, du mauvais côté de la frontière. Les agents, venus de la gendarmerie de Bouna, chef-lieu de la région de Bounkani, se trouvaient près du site d’orpaillage clandestin du village de Kwamé Yar. Selon leurs déclarations, ils auraient traversé par mégarde la frontière en pourchassant des orpailleurs. Dans cette zone peu voire pas surveillée, ce type d’incident est récurrent et se solde généralement par un renvoi. Seulement, au lieu d’être reconduits après quelques heures une fois vérifiée leur identité, les deux gendarmes ont été emmenés à Ouagadougou, où ils sont toujours détenus.
Depuis, les négociations patinent. En échanges des deux soldats ivoiriens, la partie burkinabé a réclamé que lui soit livré Sékou Ouedraogo, un ancien membre de l’ANR, en fuite après avoir été suspecté de complot contre la sûreté de l’État. Mais la Côte d’Ivoire assure que l’homme, relevé de ses fonctions par Ibrahim Traoré le 4 octobre dernier, ne se trouve pas sur son territoire.
Le dossier est géré par le président ivoirien Alassane Ouattara, le ministre de la Défense Téné Birahima Ouattara, et le préfet Vassiriki Traoré, patron des services de renseignement. La partie ivoirienne espère un dénouement au plus tard à la mi-février.