Massacre de Shakahola : des corps de victimes remis à leurs proches

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Les autorités kényanes restituent depuis ce mardi les corps de victimes du massacre de la forêt de Shakahola aux familles. Au moins quatre dépouilles ont déjà été remises à une famille dans la ville côtière de Malindi.

« C’est un soulagement d’avoir enfin les corps, mais c’est aussi désolant de voir qu’ils ne sont que des squelettes », déclare William Ponda. Il a perdu sa mère, son frère, sa belle-sœur et son neveu dans ce massacre. Cette affaire a horrifié le Kenya, pays religieux majoritairement chrétien d’Afrique de l’Est.

Les autopsies révèlent que la majorité des victimes sont mortes de faim. Mais certaines ont été étranglées, battues ou étouffées. Certains décès remontaient à plusieurs années et des corps étaient dans un état de décomposition avancée. Il étaient aux ordres de Paul Nthenge Mackenzie, un pasteur autoproclamé. Il a créé en 2010, l' »Eglise internationale de Bonne nouvelle ». Le pasteur appelait ses adeptes à jeûner jusqu’à en mourir. L’objectif était de « rencontrer Jésus » avant la fin du monde qu’il annonçait pour août 2023.

Chauffeur de taxi avant de se proclamer pasteur, Paul Nthenge Mackenzie est en détention depuis le 14 avril. Il est notamment poursuivi pour « terrorisme » et « assassinat » de 191 enfants, dont trois nourrissons. Il fait également face à des accusations d' »homicides involontaires », « torture » et « cruauté » sur enfants. Paul Nthenge Mackenzie a plaidé non-coupable de tous ces chefs d’accusation.

Les recherches de corps à l’arrêt

Plusieurs corps doivent encore être identifiés. Mais les longs délais s’expliquent par un manque de produits réactifs et d’équipement. 

Selon le chef des opérations médico-légales, Johansen Oduor, beaucoup de familles ne sont pas venues réclamer les corps. Une situation qui complique l’obtention d’échantillons d’ADN. Les opérations de recherches de fosses communes sont à l’arrêt depuis plusieurs mois, mais le bilan pourrait encore s’alourdir.

Au moins 35 autres charniers potentiels ont été identifiés. Il doivent faire prochainement l’objet d’exhumations, selon Johansen Oduor.

Dorcas GANMAGBA
Dorcas GANMAGBA
Journaliste, Rédaction en Chef

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